Tout ce que je vomis, boulot, règles, allégeance, propagande de la norme dominante, conversations des gens ordinaires puant la xénophobie, l'homophobie, la haine de tout ce qui rentre pas dans leur petit univers merdique, tout ce que je vomis, donc, se passe le jour. Les cons sortent moins la nuit. Ils préfèrent rester chez eux à s’abrutir devant la télé pour se rendre encore plus cons. Je respire mieux le soir tombé. La nuit, c’est mon territoire, mon terrain de jeu, mon champ des possibles sous les étoiles. Chaque nuit est une promesse d’aventures presque toujours tenue. Le noir a un pouvoir dissolvant et égalisant. Je veux dire, la condition sociale et l’identité qu’on a le jour s’annulent, ne servent plus à rien pour partager une beuverie avec des inconnus, une danse frénétique en boîte, ou une nuit de baise.
La nuit, c’est ma putain, elle s’ouvre et se donne à moi quand je veux, quand j’ai besoin de me blottir dans ses bars et son anonymat, comme dans un con humide et chaud.